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Georges-Edouard Dias

Aujourd’hui nous posons 3 questions à Georges-Edouard Dias, dirigeant chez Quantsreams, pour découvrir l’homme qui se cache derrière ce statut.


Nous pourrions le voir simplement comme un chef d’entreprise installé à Paris et passionné par son activité.

Et si, nous regardions Georges-Edouard différemment ?


 

Lorsque vous enlevez votre costume de dirigeant, quel(s) costume(s) aimez-vous enfiler ?


Cela m’arrive de remettre de temps en temps mon costume de dirigeant et celui que je porte le plus maintenant c’est celui d’enseignant-chercheur.

Enseigner est une vraie passion qui me permet également de découvrir de nouveaux sujets.


Je réfléchis par exemple sur la cryptomonnaie dans les modèles financiers ou la blockchain pour sécuriser les transactions afin de proposer des modèles alternatifs à la finance traditionnelle.

Depuis la crise de 2008, nous sommes dans un monde qui remet en cause le “capitalisme 1.0” en repensant le principe financier. Avec les nouveaux modes de fonctionnement de notre société, il est possible d’imaginer une décentralisation de la monnaie et de nouveaux algorithmes pour la finance de demain.

Cela est crucial pour contrer la fracture sociale de nos sociétés occidentales qui mène vers une guerre civile. Aujourd’hui, tous les signes non-soutenables deviennent des motifs de rejet de l’autre dans notre société. Par exemple, conduire un SUV renvoie une image qui n’est pas acceptable compte tenu des inégalités. Et des ghettos pour riches se créent et la fracture devient de pire en pire.

Il est nécessaire de repratiquer l’inclusion, notamment financière.


Ce costume d’enseignant-chercheur m’amène aussi à observer la richesse du modèle économique et social africain.

L’agilité, l'intuition, la débrouillardise sont des qualités qui sont propres à l’Afrique.

Le XXIème siècle est le siècle de l’Afrique.

Modèles américain et chinois, différents mais pas tant, sont hégémonistes et génèrent les mêmes inégalités.

Alors qu’un modèle communautaire est inclusif et égalitaire, il semble important de penser une forme de “reverse colonialism” où les enseignements proviennent d’Afrique vers l’Europe.

L’avenir durable n’est pas “business in or for Africa”, il est “business from Africa”.


Ce costume d’enseignant-chercheur est challengeant et permet de garder une réelle jeunesse grâce aux étudiants.

D’ailleurs, l’expérience permet d’avoir une vision plus jeune que les étudiants. En Grande École, les étudiants cherchent à reproduire les modèles de réussite des anciens, or aujourd’hui ces modèles ont montré leur limite et ne sont plus souhaitables.

Et puis est-ce que c’est un objectif de vie d’être millionnaire à 30 ans avec une start-up et de se mettre à la retraite ? Je ne suis pas sûr.


Je prépare également mes futurs costumes pour la retraite : cressiculteur et un autre pour faire le lien entre enseignement supérieur et Afrique.

Pour l’instant, le costume de cressiculteur est en cours de confection pour permettre la résurrection de la culture du cresson à Cailly-sur-Eure. C’est un ancrage physique, local, géographique important pour moi. Et la spécificité de ce lieu provient de la pureté de l’eau de source qui est à 12 degrés et qui permet la bonne culture du cresson mais pas que... On peut aussi imaginer l’élevage de belles truites.


Le deuxième costume en cours de création est aussi lié à un ancrage territorial, cette fois-ci un peu plus loin que la Normandie : les Mascareignes (nom donné à l’archipel formé par la Réunion, l’île Maurice et Rodrigue). Je pense qu’imaginer une institution telle qu’HEC qui s’implanterait dans cette région du monde pour valoriser l’intelligence de l’Afrique de l’est, cela serait une réelle avancée pour l’évolution des formations occidentales classiques.



Et tous ces costumes, ça s’intègre comment dans votre agenda professionnel ?


Cela s’intègre très bien.

Trois demi-journées par semaine sont consacrées aux cours.

Et le reste du temps, je peux avoir un costume professionnel comme celui de dirigeant.


Les enseignements que je maîtrise déjà, cela ne prend pas tant de temps que cela. Il faut certes rester à la page, surtout quand ton enseignement porte sur le marketing et le digital.

Après sur un sujet comme l'Afrique, j’écoute beaucoup de sources pour découvrir et cela prend du temps.

Après le temps investi dans les recherches liées à l’enseignement ce n’est pas vraiment perdu car les résultats sont bénéfiques pour mes projets professionnels.


Et pour réussir à combiner agenda personnel et professionnel, je combine les intérêts pro et perso.

Des connaissances professionnelles peuvent devenir des amis et cela facilite l’arrangement des agendas.


En tout cas, je fais tout pour toujours avoir, même lorsque je serai à la retraite, des passions que je peux cultiver.

M’enrichir intellectuellement, peu importe le support, est vital pour mon équilibre.


Quelles sont vos difficultés en tant que dirigeant ?


Diriger sa propre entreprise c’est différent que d’être cadre dirigeant chez L’Oréal.

Quand tu es cadre dirigeant, tout le monde vient frapper à ta porte.

Quand tu es à la tête de ta propre entreprise, tu te retrouves seul.

Au début, ton réseau prend des nouvelles, d’anciennes relations professionnelles te reçoivent et puis le temps passe et puis il n’y a plus personne, enfin il reste des personnes fidèles sur qui tu peux compter.

Passer de l’euphorie et l’excitation du début à la stabilité d’une direction d’entreprise où le sens guide l’action, là est la vraie difficulté.

“A moi l’aventure” on regarde les tendances, on se positionne sur un créneau qui semble porteur et puis finalement un jour tu te rends compte que “non ce n’est pas moi, ce que je fais, ça ne me ressemble pas”.


Il y a des étapes qui aident à surmonter cette difficulté :

  • Se comprendre soi-même, puis comprendre les autres.

  • Accepter d’être mis en challenge par un groupe.

  • Apprendre à d’autres niveaux : ne pas écraser et ne pas se faire écraser

Le fait d’être en contact avec des étudiants (Grande École, MBA, Executive Education) me donne le privilège d’être remis en question régulièrement.


La question du sens c’est aussi respecter cette locution anglaise “Walk the talk”, autrement dit faire ce que l’on prêche.


Mon projet lié à la cressiculture par exemple ce n’est pas uniquement pour un intérêt personnel. C’est un projet social qui apporte de la valeur à la société avec une création d’emplois et une préservation d’une culture locale.

Le lieu permettra également de valoriser le talent d’artiste-peintre de mon épouse pour utiliser l’art comme thérapie pour des démarches de réhabilitation par l’art.

Se regarder dans les yeux des autres et voir ce que l’on véhicule, c’est compliqué et pourtant cela révèle si on est dans le vrai ou non.

Il faut découvrir ses talents et les exploiter. Ces talents seront alors reconnus et généreront une demande.

Ca a l’air facile, et en réalité c’est super dur.



 

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