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Kilian Bazin

Aujourd’hui nous posons 3 questions à Kilian Bazin, dirigeant chez Toucan Toco, pour découvrir l’homme qui se cache derrière ce statut. Nous pourrions le voir simplement comme un chef d’entreprise installé à Paris et passionné par son activité. Et si, nous regardions Kilian différemment ? Lorsque vous enlevez votre costume de dirigeant, quel(s) costume(s) aimez-vous enfiler ? Le costume de papa lorsque l’on crée une famille est un costume qui change une vie. Du jour au lendemain, on ne réalise plus les mêmes activités, c’est une nouvelle réalité. Ce costume demande de l’énergie car on s’investit pleinement dans une vie familiale et pédagogique pour son enfant et cela me procure en retour beaucoup d’énergie. Pour chercher à comprendre un enfant et savoir comment réagir aux situations, je prends le temps de lire des livres sur le sujet. C’est très satisfaisant intellectuellement de comprendre le mécanisme d’un enfant de 2 ans, j’ai par exemple vu apparaître le mécanisme du choix. Jusque là, je choisissais les habits et je l’habillais, désormais elle souhaite choisir ses habits. Il a fallu intégrer la notion de “petits choix” qu’elle va faire pour que l’étape habillage se déroule sereinement. En fait, on est tous des enfants. Notamment en entreprise, cela m’a permis de me rendre compte que je reproduis ce même mécanisme sur des concepts certes plus abstraits mais qui sont d’un point de vue logique assez similaire. On a tous plus ou moins ce besoin d’avoir son mot à dire lorsqu’il y a un choix à faire. Depuis un an, je progresse au bureau grâce à la pédagogie avec ma fille.
Potentiellement mes enfants vont me faire progresser en tant que dirigeant. J’ai aussi eu un costume de sportif que j’ai depuis un peu délaissé. Il s’agissait surtout de sport d’endurance en montagne : course à pied et vtt. Cela apprend beaucoup sur l’aspect durable d’un effort.
Quand on se lance sur une course en montagne, c’est pour 4-5 voire 10h. En partant trop vite, on ne va pas au bout. Il y a une notion de gestion de l’effort qui est primordiale. Dès le début, il faut adopter un rythme tenable et raisonnable. D’ailleurs, je suis estomaqué par les histoires d’entrepreneurs qui disent “je n’ai pas pris de vacances pendant 5 ans”. Comment est-ce supportable ? Cela créé des mythes de l’entrepreneur qui est un acharné du travail et cela glorifie le travail sans limite.
Pour un qui arrive à tenir ce rythme, combien ont explosé en voulant faire pareil ? Ca on ne le voit pas et on ne le sait pas. Et bien sûr le costume d’époux, de mari. Ma femme est ma première coach et vice-versa.
Ensemble, on parle de nos boulots. Certains couples ne le font pas, nous. Cela permet de se donner mutuellement des conseils et comme on se connaît bien l’un l’autre, cela est vraiment efficace. Cela permet de rebondir plus facilement sur certains points sur lesquels seul c’est moins évident.
Cet équilibre est top. Et tous ces costumes, ça s’intègre comment dans votre agenda professionnel ? En temps normal, le changement de costume s’effectue grâce au vélo. Je dépose ma fille à la crèche et je prends mon vélo pour aller au bureau.
Pendant ces 15 minutes de vélo, cela me permet littéralement de souffler et de me vider la tête. Cela peut s’apparenter à une sorte de méditation.
Et cela permet de pouvoir être papa puis dirigeant tout en étant à chaque fois entièrement dans mon costume.
Le soir, c’est le même principe pour le retour du bureau à vélo.
Quand j’ai un peu de temps, je fais du sport également. Le plaisir de la lecture avant de dormir ou le sport le matin en semaine sont des petits moments pour soi. En règle général, les temps de loisir en semaine, j’en ai peu. C’est assez routinier. Et respectant la coupure entre la semaine et le week-end, j’ai une vraie activité le week-end, notamment familiale. Concernant les vacances, j’en prends 5 à 6 semaines par an. Et même s’il y a peut-être 10 jours où je reste chez moi à Paris, ce sont 10 jours où l’on peut se permettre de ne “rien faire”. Cela fait du bien aussi. Quelles sont vos difficultés en tant que dirigeant ? Il y en a beaucoup. Si tout était simple et sans difficultés, je changerais de métier. La mission du dirigeant c’est de résoudre les difficultés ou de faire en sorte que d’autres puissent les résoudre. On peut évoquer les difficultés techniques inhérentes aux “hard skills” de chaque métier de l’entreprise : marketing, commercial, produit... il faut être capable de comprendre des univers différents et les problématiques associées. Il existe aussi des difficultés organisationnelles centrales pour un dirigeant. Il faut quasiment avoir une passion pour les organigrammes. Une “mauvaise” organisation c’est une mauvaise combinaison d’une personne et d’une position. Cela ne veut pas dire que la personne est mauvaise dans l’absolu, cela peut vouloir dire qu’elle n’est pas à la meilleure position où elle serait le plus efficace. Etablir les bonnes combinaisons avec ensuite les bons process, c’est un réel challenge. Et pour finir, je mentionnerai aussi des difficultés personnelles liées à la personnalité que l’on a et à l’énergie du moment. Quand un agenda professionnel commence à déborder, le stress augmente. Et avec un stress plus important, on peut se retrouver à perdre de la lucidité et à commettre des erreurs. Il faut réussir à éviter cette spirale et conserver un équilibre. Toucan Toco : Toucan Toco déploie des applications de data storytelling simples, claires et opérationnelles à destination de toute l’entreprise, grâce à la data visualisation. Ces applications permettent l'agrégation de données multi sources pour la création de tableaux de bords et ainsi améliorer le reporting en entreprise. Pour en savoir plus : https://toucantoco.com/fr/

Kilian Bazin
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