Roman Baudin
Aujourd’hui nous posons 3 questions à Roman Baudin, dirigeant de TousPolitiques!, pour découvrir l’homme qui se cache derrière ce statut. Nous pourrions le voir simplement comme un chef d’entreprise installé à Paris et passionné par son activité. Et si, nous regardions Roman différemment ? Lorsque vous enlevez votre costume de dirigeant, quel(s) costume(s) aimez-vous enfiler ? C’est une très bonne question car souvent on dit qu’on n’est pas le même au travail que dans sa vie personnelle. Symboliquement, le fait de porter un costume lorsque l’on est dirigeant, c’est vrai que cela permet d’endosser les responsabilités en même temps et d’entrer dans un rôle que l’on a dans l’entreprise. Je ne porte d’ailleurs pas tous les jours un costume. D’un point de vue symbolique vestimentaire, il est intéressant de remarquer que cela forge sa “marque” personnelle. Comme lorsque j’ai croisé Christophe Barbier dans le métro sous 35 degrés, il portait sa célèbre écharpe rouge. Mon costume de dirigeant est à mi-chemin entre la représentation du sens des responsabilités et une forme de décalage que je cultive par rapport à l’univers para-politique dans lequel j’évolue. L’univers politique est constitué d’une grande diversité et en même temps respecte des codes. Le costume de dirigeant peut se transformer en armure lorsqu’on est confronté à une adversité mais en aucun cas il ne doit se transformer en masque derrière lequel je ne suis plus moi-même. Rester authentique dans mon costume professionnel ou ma vie personnelle est essentiel, il faut faire attention à ne pas devenir quelqu’un d’autre. Le plus important c’est de se sentir bien dans le costume que l’on porte et si ce n’est pas le cas il faut en changer. Un costume qui correspond à une autre de mes passions est celui lié à la cuisine. J’aime cuisiner, j’aime découvrir la gastronomie, l’art de la table est d’une richesse immense entre la dimension gustative, olfactive, visuelle et également la dimension culturelle que cela revêt. Cela permet aussi d’exprimer une créativité individuelle. Derrière les différents costumes que je peux porter que cela soit celui du dirigeant, du cuisinier ou celui qui aime faire la fête avec ses proches, je suis le même : à la fois conformiste et toujours en décalage. Et tous ces costumes, ça s’intègre comment dans votre agenda professionnel ? Je suis passionné par mon boulot. Je ne mets pas vraiment de frontière entre le pro et le perso. A une époque je ne débranchais jamais, on pouvait me contacter à n’importe quelle heure, n’importe quand. Encore aujourd’hui, tous les matins quand je prends ma douche je pense à Tous Politiques! , même le week-end. D’ailleurs, le rythme du week-end, qui contraste avec l’intensité de la semaine, permet de trouver des réponses parce qu’on n’est pas plongé dans l’opérationnel du quotidien. Il est important de cadencer, séquencer son emploi du temps. Lorsque je suis avec mes amis, mes proches, les sujets principaux de discussions et nos activités ne sont pas focalisés sur le travail. Cet été, par exemple, j’ai coupé toutes mes applications professionnelles de messagerie pour avoir une réelle coupure et ranger mon costume de dirigeant pendant l’été. Quand tu es passionné par ton sujet, l’extérieur a tendance à t’enfermer dans cette passion. Il est nécessaire de ne pas céder à cette perception que les autres pourraient nous renvoyer. Quelles sont vos difficultés en tant que dirigeant ? Elles sont de deux ordres : opérationnelles et fondamentales. Les difficultés opérationnelles sont liées au fonctionnement de la structure, c’est externe à la personne du dirigeant. Comment résoudre une situation de crise ? Comment convaincre des personnes pour soutenir le projet ? Comment gérer un conflit ? ... Toutes ces questions, tous les dirigeants se les posent, c’est inhérent à la vie d’une structure. La deuxième difficulté est directement liée au dirigeant. Depuis 2 ans, tout s’articule bien pour Tous Politiques! , j’ai la chance de travailler avec une équipe formidable. Pour en arriver là, il faut trouver sa place au sein de sa propre équipe. Comment me réaliser en tant que dirigeant ? Comment réussir à me conformer à ce que l’on attend de moi tout en réussissant à imprimer une empreinte personnelle ? Quel est le sens de mon action de dirigeant ? Quel est l’impact que je peux avoir sur l’équipe ? Être dirigeant ce n’est pas inné, on apprend tous les jours. Si on ne se pose pas la question de la place que l’on a, on n’arrivera jamais à aller quelque part avec son équipe. Parfois il faut être dans une posture opérationnelle : insuffler une impulsion à l’équipe ; à d’autres moments il faut être dans une posture visionnaire : proposer des idées novatrices pour le futur. En réalité ce n’est pas une difficulté, c’est un défi. Ce questionnement et cette recherche d’équilibre dans une entreprise, c’est le sel de ce métier, ce qui le rend passionnant. Le défi c’est de trouver un équilibre, qui est précaire et en perpétuelle évolution, et pour cela je garde toujours en tête cette question : Comment en tant que dirigeant, je me mets au service de mon équipe pour que collectivement mon équipe et moi nous grandissions et atteignions notre ambition commune ? Son activité : Tous Politiques! L'institut de formation des élus, responsables politiques et citoyens progressistes. Pour en savoir plus : https://touspolitiques.fr/
![Roman Baudin](https://static.wixstatic.com/media/7aef92_2109de1d1f1542d5a3aac99c0819aabc~mv2.png/v1/fill/w_680,h_385,al_c,q_85,usm_0.66_1.00_0.01,enc_avif,quality_auto/Image-empty-state.png)